La cuisine à bord des sous-marins
Découvrez les "dessous" de l'univers des sous-marins !
les lumières et les repas
Enfermé dans l’étroit espace du sous-marin, déconnecté du monde extérieur pendant des missions d’une trentaine de jours, l’équipage du sous-marin Flore vient chercher son réconfort quotidien dans les repas. Mais ces derniers ont une fonction autre que réconfortante : celle de donner un sens aux horaires qui défilent et s’affichent inévitablement dans le sous-marin. Sans fenêtre et sans lumière naturelle, seules les lumières artificielles jaunes pour le jour et rouges pour la nuit permettent de rythmer les journées. Les lumières et les repas : 6h, 11h et 18h.
cuisiner 3 repas par jour dans 2m2
La cuisine ou « la cabane » est un espace très confiné de 2m² dans lequel vont œuvrer chaque jour le cuisinier, aussi surnommé « la cuiss’ », et le commis aux vivres, affublé du sobriquet de « l’affameur ». Préparer trois repas par jour dans un espace aussi restreint demande une organisation rigoureuse ainsi que de l’imagination. En effet, le cuisinier est garant du moral de l’équipage et il doit faire preuve d’inventivité pour parvenir à rompre avec la monotonie du voyage et sortir l’équipage de son contexte de travail. C’est l’anniversaire d’un matelot ou d’un officier ? Un gâteau est mis à cuire et servi à l’équipage. Certains vont même jusqu’à troquer, lors des escales, de la graisse marine contre des cageots de fruits pour faire le bonheur de l’équipage. D’autres embarquent encore une réserve de tablettes de chocolat qu’ils serviront au moment du goûter.
la logistique et le stockage
La logistique et le stockage des vivres pour la mission fait appel aux capacités d’organisation et d’optimisation extrême de l’espace du commis aux vivres. C’est véritablement un jeu de Tétris qui se livre car la cambuse de 6m², lieu de stockage des vivres, ne suffit pas. Les menus sont établis au préalable pour quinze jours, on appelle ça les « quatorzaines ». Puis ils sont reconduits. Le commis sait quoi emporter et le cuisinier sait exactement quoi cuisiner. A bord du sous-marin Flore, on retrouve de la nourriture dissimulée un peu partout depuis l’espace hygiène jusqu’à l’espace des auxiliaires. Parfois, une des deux toilettes, les poulaines pour les initiés, est condamnée car utilisée pour stocker des vivres en début de mission !
Si on mange relativement bien à bord, les repas dépendent tout de même du cuisinier et il arrive que la perspective d’un bon petit plat se transforme en horreur gustative. Un ancien sous-marinier de la Flore raconte ses mésaventures dinatoires à propos de la viande en conserve : « elle n’avait rien d’appétissant, pas plus que les haricots verts cuits à l’eau de mer !! ». Toutefois les repas dominicaux mettent tout le monde d’accord puisque c’est l’occasion d’avoir des viennoiseries, des plats de viande en sauce…
les ustensiles
Parmi les ustensiles présents dans la cuisine, il y a 2 marmites autoclaves, des plaques de cuisson, des fours, une sauteuse, une bassine à friture, une bouilloire électrique ainsi qu’un pétrin. Cet outil est très apprécié par l’équipage puisqu’il permet d’avoir du pain frais chaque matin.
De nos jours, la cuisine est haut de gamme dans les sous-marins nucléaires et il n’est pas rare que certains cuisiniers fassent une carrière civile dans de grands restaurants. Les menus sont toujours élaborés en amont et les viandes, les poissons, les légumes et les féculents sont répartis sur la semaine. S’il y a des menus que l’équipage n’affectionne pas particulièrement, le cuisinier va alors améliorer l’entrée ou le dessert pour compenser.